lundi 30 novembre 2009

Glamorama, "c'est cool baby" !



Chef d'œuvre du déroutant Bret Easton Ellis, Glamorama pourrait s'afficher d'abord comme une simple satire sociale haute en couleur du NY hype des années 90 et de sa société de consommation. Pourtant, après une partie menée sous le credo du "tendance c'est dépassé" et du "plus t'es splendide, plus t'es lucide", l'auteur nous plonge dans une longue et lente descente aux enfers, d’où suinte une perturbante sensation de froid. Toujours empreinte d'un cocktail explosif de sacs Vuitton, Prada ou autre fourre-tout Gucci, cette seconde partie mêle « réalité » et fiction, sur un fond de complot et de terrorisme. Le lecteur est malmené, perdu, confus face à de soudaines et brutales effusions de sang, coulant sur le pavé parisien, au même titre que le personnage principal, le jeune Victor Ward, pris au piège dans une spirale infernale. Faisant miroiter la possibilité d'échapper au cauchemar ambiant, BEE se donne un malin plaisir à briser tout espoir, aussi bien chez ses personnages et que chez le lecteur, qui même une fois le livre refermé, ressent toujours un profond sentiment de désordre intérieur et une irrésistible envie de s’enfiler une boite entière de Xanax.

En bref, "Trois mots mon pote : Prada, Prada, Prada."

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